En bref
• La Gironde confirme le maintien de la limitation à 80 km/h sur ses routes départementales
• Les accidents mortels ont nettement reculé depuis l’instauration de cette mesure
• Le coût du retour à 90 km/h ne serait pas compensé par un gain de temps marginal
• Des pressions locales existent, notamment dans le Médoc, mais n’ont pas infléchi la ligne politique
• Le département s’inscrit dans une tendance nationale de prudence routière
Une position assumée malgré les contestations
Le Conseil départemental de la Gironde maintient sa position : les routes départementales resteront limitées à 80 km/h. Alors que plusieurs territoires ont choisi de revenir à 90 km/h, la collectivité locale refuse d’aligner sa politique sur ces évolutions. L’argument avancé reste constant : la sécurité des usagers prime sur les demandes locales.
Cette position s’appuie sur un suivi statistique précis depuis l’abaissement de la vitesse en 2018. En cinq ans, le nombre d’accidents graves a sensiblement diminué, justifiant aux yeux des autorités le maintien de la réglementation actuelle.
Un bilan routier jugé positif par les autorités
Depuis la mise en œuvre de la limitation à 80 km/h, le département a observé un recul significatif de la mortalité routière. L’analyse du réseau a montré que la vitesse excessive, notamment chez les conducteurs novices ou pressés, reste le facteur dominant dans les accidents les plus graves.
Les élus rappellent également que d’autres ajustements récents dans la politique de circulation – comme la réduction à 50 km/h sur certaines autoroutes urbaines – témoignent d’un mouvement général en faveur d’une meilleure protection des usagers. La Gironde choisit ainsi de rester alignée avec ces orientations.
Des pressions persistantes venues du Médoc
Certaines voix discordantes, notamment dans le Médoc, continuent de réclamer un retour aux 90 km/h. Les motifs évoqués tiennent souvent à des considérations de temps de trajet, dans un territoire rural où les distances à parcourir sont parfois importantes.
Malgré ces revendications, les autorités départementales n’ont pas fléchi. Le rapport coût-bénéfice du changement penche en faveur du statu quo : le gain de temps estimé n’excède pas 1 minute 40 sur un trajet de vingt kilomètres. En contrepartie, les dépenses logistiques (remplacement des panneaux, campagnes d’information, signalisation) seraient significatives.
Une mesure cohérente avec les attentes des familles
Le Conseil départemental met également en avant une dimension humaine. Les familles endeuillées par des accidents de la route soutiennent largement le maintien des 80 km/h. Pour elles, toute tentative de retour en arrière serait vécue comme une négation des progrès accomplis.
Le recul des drames routiers constitue l’un des arguments les plus puissants à disposition des élus. En maintenant une vitesse modérée sur l’ensemble de son réseau secondaire, la Gironde consolide une approche préventive, qui semble porter ses fruits.
Une politique qui s’inscrit dans une logique nationale
La Gironde n’est pas un cas isolé. À ce jour, 44 départements ont opté pour le maintien généralisé ou partiel des 80 km/h. Cette tendance illustre une volonté croissante de stabilité réglementaire en matière de sécurité routière.
Les collectivités qui refusent de revenir à l’ancien régime affirment leur responsabilité face aux enjeux humains. Dans ce contexte, la décision girondine apparaît non pas comme une exception, mais comme le reflet d’un consensus croissant autour des limitations actuelles.
Les bénéfices concrets pour les automobilistes
Au-delà des considérations sécuritaires, le maintien des 80 km/h présente plusieurs avantages tangibles pour les usagers :
- Une conduite moins stressante, avec des vitesses plus homogènes
- Une réduction de la consommation de carburant, liée à une sollicitation moindre du moteur
- Une meilleure cohabitation entre automobilistes, cyclistes et piétons, favorisant une circulation apaisée
Ce cadre routier stabilisé participe à une amélioration du quotidien pour les résidents et visiteurs, en s’inscrivant dans une stratégie territoriale de long terme, centrée sur la sécurité et la qualité de vie.










