En bref
- Christine Lagarde exclut tout retour politique à la tête de l’État en 2027
- Elle juge la fonction présidentielle « terrible » et refuse d’en assumer les contraintes
- Elle s’engage à poursuivre son mandat à la Banque centrale européenne jusqu’en 2027
- Après la BCE, elle prévoit de s’investir autrement, sans ambition formelle
Refus affirmé d’une candidature à l’Élysée
Le message est limpide : Christine Lagarde ne se présentera pas à la présidence de la République en 2027. Dans le podcast College Leaders in Finance, relayé par Bloomberg, elle qualifie le rôle de chef d’État de « travail terrible » et affirme qu’il faut être « un peu fou » pour l’endosser. Elle confirme en outre son intention d’honorer l’intégralité de son mandat à la BCE, qui arrive à échéance en octobre 2027.
Raisons d’un choix déterminé
Dans ses propos rapportés par bfmtv.com, elle évoque une fonction excessive, qui pourrait écraser plus qu’elle ne porte. Elle déclare vouloir servir la France avec lucidité, sans s’y perdre dans l’exercice du pouvoir. Ce refus explicite tranche nettement avec les spéculations persistantes colportées par certains analystes.
Depuis plusieurs mois déjà, Christine Lagarde assurait qu’elle irait jusqu’au bout de son mandat, en réponse à une analyse du Financial Times suggérant son ambition pour Davos ou d’autres tribunes internationales. Son maintien est maintenant hors de doute, et elle dissipe les rumeurs avec fermeté.
Une trajectoire hors du sable politique classique
Nantie d’un parcours prestigieux première femme dirigeant le FMI, carrière d’avocate aux États-Unis, nomination comme ministre à Bercy elle s’est façonnée une image de technocrate tenace. À Bercy, elle a tenu un record de longévité que seul Bruno Le Maire a par la suite battu.
Son chemin politique n’a pas été linéaire : dès 2005, elle qualifie le code du travail de « compliqué », puis, face à la hausse des prix des carburants en 2007, elle incite à utiliser le vélo. Cette posture lui vaudra une réputation d’aristocrate distante. En parallèle, les rumeurs d’une candidature présidentielle en 2017 se sont heurtées à l’affaire Tapie-Crédit Lyonnais. Malgré les turbulences, elle poursuit, avec sang-froid et une forte assise institutionnelle.
Une influence économique durable
À la tête du FMI, elle a mêlé franc-parler et pragmatisme. En 2012, elle exhorte les Grecs à honorer leurs obligations fiscales, tout en pressant les États européens de recapitaliser leurs banques. Ces positions polémiques visaient à stabiliser le dispositif européen face à la crise de la dette.
Sous son mandat, le FMI a modéré son dogme sur l’austérité, dans un contexte économique mouvant. Son style combinait directivité et ajustements subtils en réponse aux contraintes du moment. À Bercy, des critiques l’accusaient d’être moins stratège que gestionnaire, mais elle aura conservé une ligne constante, entre rigueur et réalisme.
Perspectives après la BCE
Alors qu’elle réaffirme sa volonté de rester à la BCE jusqu’en octobre 2027, elle écarte l’Élysée : ce rôle ne correspondrait pas à son profil. Pour la suite, elle envisage un engagement utile, sans posture ni retrait. Elle souhaite demeurer active, dans un registre ciblé, et laisser ouvertes des possibilités cohérentes avec ses convictions.












