- Le taux du Livret A pourrait tomber à 1,5 % dès février 2026.
- L’inflation basse et la politique monétaire européenne entraînent cette baisse.
- Les revenus d’épargne fondent : un livret plein (22 950 €) ne rapportera plus que 344 € par an.
- Les Français s’interrogent sur les alternatives : LEP, assurance-vie, bourse ou PER.
Une descente qui se poursuit pour le placement préféré des Français
Après avoir résisté plusieurs années au-delà de la barre symbolique des 2 %, le taux du Livret A poursuit inexorablement sa chute. Dès février 2026, il devrait atteindre 1,5 %, son plus bas niveau depuis près de dix ans. Ce recul, qui concerne plus de 56 millions de détenteurs, illustre la fragilité d’un modèle d’épargne longtemps perçu comme une valeur refuge.
Les épargnants, jusqu’ici protégés par un rendement stable, voient désormais leurs gains s’éroder sous l’effet combiné d’une inflation apaisée, d’une formule de calcul rigide et d’une politique monétaire européenne assouplie.
Les mécanismes d’une baisse annoncée
Une formule mathématique sans surprise
Le taux du Livret A dépend d’une équation bien connue : la moyenne entre l’inflation hors tabac et la rémunération des marchés interbancaires (€ster). Lorsque ces deux valeurs reculent, le rendement suit la même trajectoire.
Selon les dernières projections de l’Insee, l’inflation resterait proche de 1 % jusqu’à fin 2025, tandis que les taux interbancaires devraient retomber autour de 1,9 %. Ce double affaiblissement condamne mécaniquement le taux du Livret A à une nouvelle correction en 2026.
Le poids de la BCE dans la tendance
La Banque centrale européenne (BCE) mène depuis plusieurs mois une politique de détente monétaire afin de relancer la croissance. En abaissant ses taux directeurs, elle entraîne un effet domino : les rendements de l’épargne réglementée plongent à leur tour. Chaque annonce de Francfort accentue cette dynamique, rendant presque inévitable une nouvelle réduction au 1er février 2026.
Un rendement historiquement bas
À 1,5 %, le Livret A rapportera 344,25 € par an au détenteur d’un livret rempli à son plafond de 22 950 €. Une rémunération qui ne représente plus qu’une trentaine d’euros mensuels – insuffisante pour compenser la hausse du coût de la vie ou l’érosion monétaire.
Pour de nombreux ménages, ce recul change la donne : ce qui servait autrefois de placement sûr et accessible devient un produit d’attente, utile surtout pour garder des liquidités immédiates.
Les alternatives restent limitées
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP), aujourd’hui fixé à 2,7 %, constitue encore une option plus rémunératrice. Mais son accès reste conditionné aux revenus, et lui aussi pourrait subir une baisse si le gouvernement suit la même logique de calcul.
Les livrets bancaires non réglementés affichent souvent des taux inférieurs à 2 %, tandis que le LDDS reste aligné sur le Livret A. Les solutions sans risque véritablement rentables se raréfient.
Un climat de désillusion parmi les épargnants
La chute des rendements alimente un désamour croissant pour le Livret A. Longtemps symbole de prudence et de confiance envers l’État, il perd peu à peu de sa superbe. La sécurité du capital et l’exonération d’impôts ne suffisent plus à compenser la faiblesse du gain réel.
Ce contexte pousse de nombreux Français à s’interroger sur leur stratégie d’épargne : faut-il continuer à alimenter un produit en perte de vitesse ou chercher de nouvelles sources de rendement ?
Diversifier pour amortir la baisse
Les épargnants les plus avertis réorientent déjà une partie de leur patrimoine.
- Assurance-vie multisupports : elle offre une meilleure flexibilité et un potentiel de rendement supérieur, au prix d’un blocage plus long.
- Plan d’Épargne Retraite (PER) : intéressant pour ses avantages fiscaux, notamment pour ceux qui préparent leur sortie du monde du travail.
- Investissement boursier : via des ETF ou un PEA, certains cherchent à dynamiser leurs gains, en acceptant davantage de volatilité.
L’heure n’est plus à l’attente mais à l’ajustement : les livrets réglementés ne suffisent plus à protéger le capital contre l’inflation, même faible.
Le Livret A conserve malgré tout un rôle d’utilité
Malgré la perte de rendement, le Livret A demeure un outil indispensable pour constituer une épargne de précaution, grâce à sa liquidité totale et à l’absence d’impôt sur les intérêts. En cas de dépenses imprévues, aucun autre placement n’offre une disponibilité aussi immédiate.
Sa fonction évolue : moins comme un support de performance, davantage comme un coussin de sécurité dans une période où les marchés restent incertains et les politiques monétaires changeantes.












