En bref
- Date de revalorisation : 1er novembre 2025.
- Hausse estimée : entre 0,5 % et 0,9 %, selon la décision du conseil d’administration.
- Calcul indexé sur l’inflation hors tabac moins 0,4 point.
- 14 millions de retraités concernés dans le secteur privé.
- Décision finale attendue à la rentrée 2025.
Chaque automne, la revalorisation des pensions complémentaires Agirc-Arrco attire l’attention de près de 14 millions de retraités du secteur privé. Fixée chaque 1er novembre, cette mise à jour annuelle repose sur un équilibre complexe : préserver le pouvoir d’achat tout en assurant la stabilité financière du régime.
Une formule de calcul indexée sur l’inflation
Le montant de la retraite complémentaire dépend directement de la valeur du point Agirc-Arrco, ajustée en fonction de l’inflation annuelle hors tabac mesurée par l’Insee. L’accord interprofessionnel de 2023, valable jusqu’en 2026, impose une règle stricte : la hausse doit correspondre à l’inflation diminuée de 0,4 point.
Cet abattement, souvent critiqué, a été conçu pour garantir la pérennité du système. Il freine la progression des pensions lorsque les prix stagnent, et limite les déséquilibres budgétaires en période de forte inflation.
Un équilibre entre pouvoir d’achat et stabilité financière
Le retrait de 0,4 point à l’inflation n’est pas un simple ajustement technique : il résulte d’un compromis entre organisations syndicales et patronales. Cette marge prudente protège la caisse de retraite des dérives financières, tout en préservant partiellement le pouvoir d’achat des retraités.
Lors de fortes tensions inflationnistes, cette méthode agit comme un amortisseur : elle empêche la dépense publique de s’emballer, tout en évitant une trop forte érosion des pensions.
Le rôle du conseil d’administration
Chaque année, le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco valide le taux exact de revalorisation. Composé de représentants des partenaires sociaux, il peut ajuster le calcul automatique de ± 0,4 point selon la conjoncture.
Son arbitrage repose sur trois critères :
- l’état des finances du régime,
- les prévisions macroéconomiques à court terme,
- le calendrier des paiements pour l’année suivante.
En 2024, cette instance avait utilisé sa marge pour porter la hausse à 1,6 %, soit 0,2 point de plus que la formule standard, démontrant sa flexibilité en période favorable.
Une revalorisation contenue pour 2025
D’après les prévisions de l’Insee, l’inflation hors tabac devrait s’établir à 0,9 % en 2025. En appliquant la règle contractuelle, la revalorisation théorique des pensions s’élèverait donc à 0,5 %.
Mais rien n’est encore figé : le conseil d’administration pourrait décider d’un ajustement positif, dans la limite de 0,9 %. Cette fourchette restera néanmoins inférieure à celle de 2024, reflet d’une inflation modérée et d’un ralentissement économique général.
| Scénario | Taux envisagé | Commentaire |
|---|---|---|
| Formule automatique | 0,5 % | Application stricte de la règle (inflation – 0,4) |
| Ajustement maximal | 0,9 % | Décision favorable du conseil d’administration |
| Taux intermédiaire | ≈ 0,7 % | Option la plus probable selon la santé du régime |
Des hausses limitées, un pouvoir d’achat sous tension
Pour les retraités du secteur privé, la retraite complémentaire constitue une part majeure des revenus. Une hausse de moins d’un point pèse mécaniquement sur le budget mensuel, particulièrement dans un contexte où les prix de l’énergie et de l’alimentation demeurent élevés.
L’effet cumulatif de ces revalorisations modérées se traduit, au fil des années, par une érosion du niveau de vie. Les associations de retraités réclament régulièrement une réforme du mode de calcul, jugé trop restrictif.
Le calendrier de la revalorisation
La décision officielle interviendra à la mi-septembre ou début octobre 2025, à l’issue de la réunion du conseil d’administration. Dès la validation, la nouvelle valeur du point sera publiée et appliquée aux pensions versées à partir du 1er novembre.
Les bénéficiaires recevront ensuite une notification par courrier ou via leur espace personnel Agirc-Arrco, précisant le montant exact de leur pension révisée.
Une mécanique stable mais surveillée
L’Agirc-Arrco conserve une solidité financière appréciée dans le paysage social français. Sa capacité d’ajustement, encadrée mais flexible, permet de maintenir une forme de confiance dans le dispositif. Toutefois, la question du pouvoir d’achat des retraités reste au centre des débats, et la revalorisation 2025, même modérée, sera scrutée de près.
La revalorisation du 1er novembre 2025 devrait s’inscrire entre 0,5 % et 0,9 %. Ce mouvement limité traduit la volonté des partenaires sociaux de préserver la solidité du régime tout en accompagnant, à minima, le niveau de vie des retraités du privé.










